Pas la force d'avoir la force
"Je suis épuisée, je me tasse sur moi-même, si j’essayais de me relever je tomberais, et je ne pourrais plus me relever . J’ai froid de l’intérieur, je ne suis plus rien, plus personne, d’ailleurs je n’ai jamais existé . Je ne sens plus mon corps, je suis disloquée, je m’éloigne de ce moi qui m’est de plus en plus étranger . Je suis cassée . Rien ne sert à rien . Je suis inutile . Si j’en suis là je suis la seule responsable, je n’en veux à personne, mais je suis plus qu’épuisée . Une chanson triste en boucle, j’ai coupé le son de la télé, je n’ai envie de rien sauf … que tout s’arrête, c’est trop dur . Le fardeau c’était moi .Ce manque d’amour, pourquoi ? Je n’ai aucune réponse, j’avais tant d’amour à donner, j’en ai donné autant que possible, mais plus personne n’en veut, ou n’en a jamais voulu . Je suis de trop . Je n’ai de place nulle part . Je ne sais plus où j’en suis, je suis déboussolée, je ne sais même pas ce que j’écris, j’ai perdu le nord . Je sombre,. Plus la force de rien, d’avoir peur, là où je vais, il n’y a plus rien . Tout est vain . Dérisoire . Je suis prisonnière de cette spirale infernale qui m’enserre inexorablement . L’étau se resserre . J’ai vécu ça mille fois . Tout est comme un adieu . Trop tard . Il a toujours été trop tard . Il ne me reste plus de trace de vie, je suis morte, mais pas assez, sinon je ne sentirais plus rien . Qu’est-ce que je fais là, il y a du rouge partout, c’est comme du sang, il n’y en a plus dans mes veines . Mon dernier défi aurait pu être cette page . Rien n’a de sens . J’ai survécu tout ce temps pour rien . Désir de rien, tentation du néant, je n’ai pas inventé ces mots, je ne suis rien . C’est toujours comme ça . Mais j’étais moins épuisée, moins usée . Je pouvais rester encore un peu . Je me sens partir, couler, me noyer . La tempête c’est dans ma tête . Le chaos aussi . Les dernières notes d’une vie, ça sonne comment quand c’est pour soi ? L’angoisse me ronge, mais j’ai vraiment mal, personne n’en saura rien . J'aimerais bien que ça soit la fin, maintenant . Je n'en peux plus . La descente aux enfers, je la connais trop bien . Et je sais trop bien ce qui m’attend . On dit qu’on meurt toujours seul . Certain espére une présence . Pas moi . Je n’ai pas ce droit . Si je meurs maintenant, ce sera sans un bras, sans une main, dans ce silence. Le silence imposé . J’ai envie que tout ça s’arrête . Sans amour on n’existe pas . Ce monde n’a jamais été le mien, j’ai toujours été du côté des exclus . On a cru que je pouvais tout encaisser. Je ne juge pas, je n’ai jamais trahi personne, jamais triché, jamais jugé . Je ne me suis jamais posée en victime . La musique me fait mal, la vie me fait mal ."